Libéré, Philippe Bidart risque de nouveaux ennuis judiciaire

Pressé par l’ancien juge antiterroriste Alain Marsaud, le garde des Sceaux s’est dit «choqué» par les propos tenus par l’ex-leader séparatiste basque, mercredi à sa libération.

Le dossier Bidart n’est pas encore classé. Quelques heures après la libération conditionnelle de l’ex-leader séparatiste basque, le garde des Sceaux, Pascal Clément, a évoqué la possibilité d’engager des poursuites contre lui, après ses déclarations à sa sortie de prison. «Il faut voir les déclarations exactes, si cela peut faire l'objet de poursuites», a déclaré le ministre de la Justice dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

Incarcéré depuis 1988, l'ex-chef d'Iparretarak a tenu un discours militant à sa sortie de prison, mercredi. S’exprimant en langue basque, il a demandé que «le Pays basque puisse vivre». Des propos jugés inadmissibles pour Pascal Clément. «Au lieu d'écouter les propositions de l'administration pénitentiaire et de sortir discrètement de la détention, Bidart a choisi de faire des déclarations qui ont choqué», a estimé le ministre qui attendait plutôt des mots d'excuses vis-à-vis des familles des deux CRS et du gendarme tués, en 1992 et 1993.

Appel du parquet général

Mercredi matin, Pascal Clément avait été interpellé par l’ancien juge antiterroriste Alain Marsaud, désireux de s’assurer que tout avait été prévu afin «d’empêcher» Philippe Bidart de «reprendre ses activités armées». «Je demande au garde des Sceaux si la Chambre d'application des peines de Paris s'est assurée, avant la remise en liberté, que Bidart avait présenté des excuses aux familles des fonctionnaires de police et du gendarme qu'il a tués», écrit-il.

La demande de libération conditionnelle de Philippe Bidart avait été acceptée le 1er février par la chambre de l'application des peines de la cour d'appel de Paris. Le parquet général de cette cour s'est pourvu en cassation à l'encontre des modalités d'application de sa libération conditionnelle, un pourvoi non suspensif de cette libération.