Il l’avait annoncé, c’est fait. Le leader paysan se lance dans la course à l’Elysée pour devenir le «porte-parole des sans-voix», sa candidature à la présidence de la République. Selon ses proches, il dispose déjà de 200 signatures d’élus.
A la bourse du travail de Saint-Denis, l’ambiance est quelque peu désordonnée, mais bon enfant. Entouré de plusieurs proches, en chemise de jean, José Bové lit sa déclaration. Posée de travers sur la forêt de micros qui l’entoure, un panneau affiche l’adresse de son site web.
«J’ai décidé d’accepter que mon nom incarne, sur le bulletin de vote, la volonté de battre la droite et redonner l’espoir d’une alternative à gauche», explique le leader paysan, qui revient sur ces « plusieurs dizaines de milliers de personnes» qui selon lui, lui ont demandé d’être candidat. Car Bové a l’intention d’être «le porte-parole des sans-voix, de ces millions de citoyennes et de citoyens qui souffrent de la précarisation sociale et des discriminations».
Son programme, un cocktail qui mêle thématique écologistes et antilibérales : « plan d’urgence sociale», «nouveau modèle de développement», efforts en faveur des cités, régularisation des sans-papiers, changement de République…
Mais si Bové se lance, il compte le faire différemment. «Je ne suis pas un professionnel de la politique», prévient-il, avant d’appeler les élus «à nous permettre, grâce à leurs parrainages, de participer à la campagne officielle ». Dans la salle, ils sont déjà quelques-uns, que l’icône altermondialiste a cité au début de sa conférence : le vice-président du conseil général du Gard, le maire d’Aubagne…
Et le leader paysan de renvoyer dos à dos les deux favoris de l’élection, Nicolas Sarkozy ? «Un homme dangereux pour notre pays». Ségolène Royal ? Elle «incarne une gauche qui a renoncé». Il appelle en revanche «la gauche alternative, écologiste, antiraciste, féministe et solidaire» à se rassembler autour de lui.