Le mouvement des fonctionnaires pour l'emploi et les salaires touchera principalement l'Education nationale.
SALAIRES et emploi. Ce sont les mots d'ordre des syndicats de la fonction publique, qui - CGC et CFTC exceptées - appellent aujourd'hui à la grève. Des manifestations auront lieu à Marseille, Strasbourg, Rodez, Metz ou encore Tulle. À Paris, le cortège partira à 13 h 30 de la gare d'Austerlitz vers le boulevard Raspail.
Le gouvernement vient d'accorder aux fonctionnaires une hausse générale de 0,8 % des salaires le 1er février, au lieu des 0,5 % prévus. Mais les syndicats réclament le rattrapage de la perte de pouvoir d'achat des agents entre 2000 et 2005, qu'ils estiment à 5 %. Ils protestent aussi contre les suppressions de postes : plus de 5 000 l'an dernier sur 2,2 millions d'agents de l'État ; au moins 15 000 cette année, soit un départ en retraite sur cinq non remplacé.
Parviendront-ils à mobiliser fortement ? Ces thèmes sont les leurs depuis des mois et, jusqu'ici, ils ont trouvé un écho limité auprès des fonctionnaires. Tout juste 70 000 à 100 000 signatures ont-elles été réunies sur une pétition remise au ministre Christian Jacob.
Le succès paraît néanmoins garanti, aujourd'hui, à l'Éducation nationale, où les enseignants sont très remontés (lire ci-dessous). Bercy devrait bien suivre le mouvement. Ailleurs, la participation sera plus disparate, notamment dans les collectivités. La CFDT estime le personnel des hôpitaux moins impliqué. Jean-Marc Canon, de la CGT, se risque à fixer une référence : parmi les agents de l'État, « une participation de 25 % à la grève, ce serait pas mal du tout ».
Trafic normal à la SNCF
Difficile de savoir dans quel sens jouera le contexte électoral. Ce type de période est propice aux surenchères et la proposition de Nicolas Sarkozy de ne remplacer qu'un départ en retraite sur deux exaspère les syndicats. Mais à l'inverse, les agents n'attendent plus grand-chose du gouvernement actuel, ce qui ne favorise pas la mobilisation. Cette journée servira surtout à « marquer le coup à destination du futur gouvernement », reconnaît Éric Fritsch (CFDT). PS et PC ont en tout cas apporté leur soutien à la grève.
Le cortège des fonctionnaires parisiens rejoindra celui des agents de la SNCF, partis de la place d'Italie. Les syndicats de l'entreprise publique organisent un défilé national pour l'emploi et le régime spécial des retraites. Ils espèrent 30 000 manifestants. Mais ils n'appellent pas à la grève : le trafic devrait être normal. Didier Le Reste (CGT-cheminots) explique ne pas avoir voulu « se tirer une balle dans le pied » en empêchant ses camarades de « monter » manifester à Paris...